« Nous avons besoin d’une révolution qui secoue l’ordre du monde »

João Gabriell: Fanon a écrit de très belles choses sur la culture dans le cadre des luttes anticoloniales, et le Collectif Cases Rebelles a écrit un magnifique texte sur le sujet dont je conseille vraiment la lecture. La culture est parfois le seul domaine où des opprimés, à qui on empêche d’être pleinement maîtres de leur destin politique et économique, ont l’impression de pouvoir intervenir. Prenons simplement garde à ne jamais en faire un outil de contrôle et de pression sur les nôtres. C’est pourquoi la culture en tant qu’outil de résistance ne peut pas être simplement en opposition aux (néo)colons, sinon elle se raidit. Dans Ecrire en pays dominé, Patrick Chamoiseau aborde cela d’une très belle façon. Aussi méfions-nous des « leaders » qui se positionnent comme des garants des cultures opprimés. Dans leurs critiques de ceux qu’ils appellent les « nationalistes culturels » les Black Panthers ont très bien décrit ces usages parfois despotiques de la culture par certaines élites pour justifier leur autoritarisme. Pour conclure sur ce point, je dirais que la sortie de la dépendance culturelle se fait en lien avec notre combat plus global contre le néocolonialisme : c’est à la fois une des dimensions et un moyen de cette lutte. More here.

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